Historique

 

L'Historique de la FSGT

 

Le sens FSGT émerge à la fin du 19ème siècle. C’est l’époque où :

  • les formes modernes de l’activité sportive se développent, mais où elles sont réservées à l’élite sociale.
  • les loisirs étaient inconnus des travailleurs
  • Pierre de Coubertin voit dans le sport un moyen d’éducation de la jeunesse et lance l’idée de la rénovation des Jeux Olympiques.
  • naît le courant d’éducation populaire qui voit s’amorcer les révolutions sociales du 20ème siècle.

 

L’origine de la FSGT en France remonte à la création des premiers clubs ouvriers en 1906/1907, afin de permettre aux ouvriers, aux travailleurs et à leur famille, de pratiquer des activités physiques et sportives, à leur manière, dans leur intérêt.

En 1908, une première fédération ouvrière est née. Elle regroupe 7 clubs (la Fédération Sportive Athlétique Socialiste).
La FSGT est créée en 1934 de la réunification des 2 organisations sportives ouvrières existant à l’époque, la FST (Fédération Sportive du Travail) et l’U.S.S.G.T. (Union des Sociétés Sportives et Gymniques du Travail).
Elles regroupaient 15 000 membres. Deux ans plus tard, elle en comptait 45 000 puis 80 000 en 1937.

 

Ouverte vers les milieux populaires, coopérant avec les organisations du front populaire, participant au mouvement sportif, la FSGT a contribué largement à impulser le développement démocratique des activités physiques et sportives.

Après l’occupation, pendant laquelle nombre de dirigeants ont pris part au combat, elle continua sa lutte en faveur d’un sport populaire, démocratique et citoyen.

A partir des années 50 et à chaque époque, selon les circonstances, les contraintes, les conditions, la FSGT a la nécessité pour exister, d’inventer, de créer, de résister à des pressions.

 

La FSGT en Alsace

La naissance du sport Travailliste en Alsace débute au 20ème siècle. A l'époque l'Alsace et la Lorraine étaient détachées de la France. Nos provinces étaient retombées dans le giron de l'Allemagne Impériale, à la suite de l'issue tragique de la guerre franco-allemande de 1870/71.


En cette fin de 19ème et au début du 20ème siècle, l'industrie connaissait un essor fulgurant. Mais cette révolution industrielle s'accompagne hélas aussi des conditions de vie et de travail déplorables pour les travailleurs. La journée de travail atteignait 12 à 14 heures, les salaires étaient sans commune mesure avec les besoins des familles ouvrières. Le repos hebdomadaire n'était pas garanti. Les congés payés étaient du domaine du rêve. Quant à l'éducation physique et à la pratique sportive, elles étaient réservées à une élite. Hormis la gymnastique qui avait un caractère de préparation militaire, le sport était inaccessible au monde du travail.


C'est en 1889 en AIIemagne (à laquelle l'Alsace était annexée depuis 1870) que des militants avertis du Parti socialiste, des syndicats ouvriers et du mouvement des coopérateurs décidaient de créer des sociétés ouvrières non seulement réservées aux travailleurs, mais encore dirigées par eux. La raison du sport ouvrier (c'est ainsi qu'on l'appelait à l'époque) était de permettre aux travailleurs la pratique des activités gymniques et sportives en dehors du paternalisme et du militarisme ambiants.

Deux dates allaient marquer I'embryonnaire sport ouvrier dans nos provinces frontalières : 1889/1907. C'est pendant cette période qu'étaient jetées les bases du sport ouvrier an Alsace-Lorraine. C'est aux environs de 1900 que l'idée de créer des sociétés ouvrières de gymnastique a réellement percé dans notre région.


Une des premières dans le Haut-Rhin était fondée en 1903 à Mulhouse par des ouvriers du textile, essentiellement de la Société DMC : La Société Chorale des Ouvriers de Mulhouse.

D'autres ont vu le jour par la suite. Les fondateurs ont eu la bonne idée de ne pas se limiter à la gymnastique. L'athlétisme, la natation, le handball, la balle au poing, le football, la lutte, l'haltérophilie et les activités de pleine nature prenaient leur essor.

Toutes ces sociétés étaient affiliées au Deutscher Arbeiter und Sportbund fondé en 1892. Il réunissait alors 7 041 sociétés ouvrières comptant ensemble 564 376 adhérents. Malgré toutes les embûches, le sport ouvrier devait connaître dans notre région un essor particulier
.

Mais la première guerre mondiale (1914-18) devait y mettre fin brutalement. Les hostilités terminées, il fallait tout recommencer.

Dès 1919, quelques survivants entreprenaient de reconstruire le mouvement sportif ouvrier. Chaque discipline sportive s'organisait différemment.

Les différents groupements "Verband" adhéraient à la
Fédération Sportive du Travail (FST) d'Alsace et de Lorraine qui s'était constituée au lendemain de la première guerre mondiale.

Le 29 juin 1919 se tenait à Paris le congrès de la "Fédération Socialiste des Sports et de Gymnastique" (FSSG) en présence d'un représentant de la région Alsace-Lorraine. Le mouvement sportif ouvrier changeait d'appellation au terme de ce congrès. La Fédération Sportive du Travail (FST) était née. Le mouvement restait sous la dépendance du parti socialiste, des syndicats et du mouvement des coopérateurs. Cette dépendance était pourtant inconnue dans nos régions.

Néanmoins, la proposition de notre représentant d'organiser le mouvement par disciplines sportives était acceptée. Nos relations avec la fédération à Paris n'étaient guère suivies en raison de grandes difficultés linguistiques. Ainsi le mouvement sportif ouvrier a-t-il fait cavalier seul en Alsace et en Moselle. C'est en 1923 que le sport travailliste connu sur le plan national une scission préjudiciable à son essor.

Des militants sportifs socialistes quittèrent la FST pour fonder l'Union des Sociétés Sportives et Gymniques du Travail (USSGT). Durant 11 années, cette scission ne profita qu'aux gens du pouvoir, alors qu'unies dans la lutte pour la paix et contre le fascisme, les deux organisations se retrouvèrent fréquemment côte à côte.

Le 3 octobre 1934 le Conseil National de l'USSGT, considérant que l'absence d'unité morale et organique entre les éléments de la jeunesse sportive ouvrière n'est profitable qu'à ses adversaires, que la jeunesse sportive ouvrière ne pourra réaliser ses objectifs que par une unité d'action sans cesse accrue, décide de faire siennes la déclaration et les conclusions présentées par la commission administrative en réponse aux propositions faites par la FST.

La réunification des deux fédérations se fera à Noël 1934 avec la création de la F.S.G.T.

Il ne s'agit plus de réunir les seuls sportifs ouvriers opposés au sport bourgeois, mais de s'unir au-delà des sportifs ouvriers pour s'opposer au fascisme et défendre les droits de l'individu, lutter contre les inégalités, défendre l'humanisme et la démocratie dans le sport.

C'est à cette époque que prend naissance l'expression
" Sport Populaire ". Depuis cette date, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, et maintes fois la FSGT a dû s'adapter à des situations différentes et à la transformation de la société.

Les années 39/45 allaient marquer une étape tragique pour la FSGT. Dissous par l'occupant, ses actifs et installations, ainsi que ceux de ses Clubs, étaient spoliés par les nazis. De nombreux militants laissèrent leur vie pendant cette période.

Après la guerre, malgré un effort important pour faire redémarrer les activités sportives, la FSGT, par manque de subventions, doit attendre les années 60 pour enfin connaître un véritable développement.

L'arrivée de l'omnisports lui permet de mettre en place de nouvelles animations sportives et accroître le nombre de ses licenciés. Son essor est également favorisé par la création des deux comités départementaux : le Haut-Rhin en 1972 et le Bas-Rhin en 1975. On a recensé, ces dernières années, une centaine de clubs affiliés et environ 5000 licenciés FSGT en Alsace.

Le Comité du Haut-Rhin a connu une évolution importante ces dernières années. Le nombre des Clubs et des licenciés a doublé en 10 ans. De nouvelles activités sont apparues : le badminton, le ski, le VTT. Les activités de plein air, de loisirs et non compétitives se développent de façon importante : randonnée pédestre, raquette à neige, randonnées cyclotouristes et VTT, etc...

 

La FSGT aujourd’hui

C’est une fédération reconnue par l’état avec une mission de service public. Elle participe à la vie du mouvement olympique et sportif français et se situe également dans la mouvance de l’éducation populaire.

Elle est membre actif de la Confédération Sportive Internationale du Travail (CSIT), entretenant des relations avec les organisations sportives d’une quarantaine de pays.

Elle inscrit son activité dans le sens d’un développement des Hommes à l’éducation, à la santé, au sport, à la culture, au loisir et au bénévolat soutenu par des professionnels dans une vie associative en relation avec les autres.

La liste des innovations de la FSGT illustre son versant créatif : les mémentos pédagogiques, les sections enfants, les tournois inter ateliers, la pratique en escalade "en responsable", les initiatives sport cités, les bébés dans l’eau, le football sans arbitre et plus récemment les activités pour les plus de 50 ans.

La FSGT continue d’agir pour l’élaboration de nouvelles formes de jeux et de compétitions éducatives (productions gymniques (PGA), foot à 7, double arbitrage, adaptations des règles).

Elle développe des actions et des formes d’activités en appui sur la diversité des besoins : éducation, santé, convivialité, performance.

Elle attache une importance particulière à sa politique internationale de solidarité : lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, dans les années 80 /90, échanges sportifs avec des clubs de pays émergeants, formation de jeunes animateurs en Palestine, etc.

La FSGT continue de coopérer avec de nombreux pays, afin de contribuer à la mondialisation du sport populaire.